Outre les aspects techniques qui font que les images du jeu s'affichent convenablement, une question-clé était "mais comment programmes-tu les murs, les sauts, etc." Rappelons-nous tout d'abord que sur une console de jeu, l'écran (en tout cas pour les modes 2D) ressemble plus au carrelage d'une salle de bain qu'à n'importe quoi d'autre. Vous avez de jolis pavés (parfois appelés "tiles" ou "blocs" selon les cas) sur lesquels vous avez amoureusement dessiné des bouts de livre, d'encrier, de crayon, etc. Chacun porte un numéro et il suffit d'inscrire son numéro dans une grande grille pour construire l'image voulue.
Bion. Maintenant qu'on sait ça, on voudrait pouvoir détecter s'il y a ou non un sol en-dessous de Bilou, histoire de s'avoir s'il doit tomber ou rester sur place. Rien de plus simple: on va calculer les coordonnées d'un "point-test" situé juste en-dessous de Bilou et regarder le numéro du pavé au-dessus duquel il se trouve. S'il s'agit d'un crayon, d'une latte, etc. on ne bouge plus! Sur PC, j'avais traduit ça en une division des couleurs du jeu en deux sous-ensembles: les couleurs "solides" (pour dessiner les livres, etc) et les couleurs "de fond" (pour dessiner le fond. warf.), mais sur une console comme la DS, on a généralement plusieurs plans de décor, et pour commencer, on peut tout à fait décider que tout ce qui n'est pas "solide" set sur un autre plan: lors du calcul du "point-test", on verra soit le pavé #0 (du vide), soit un autre pavé, qui indique qu'on a affaire à du sol.
Bien sûr, ce que je fais avec Bilou et ses points-test peut être généralisé à tout le reste du jeu: les éponges, les crayons, les gommes, les gouttes d'encre et tout le tintouin. Il suffira de programmer les routines de déplacement de chaque élément du jeu pour qu'il fasse ses propres tests et réagisse en conséquence (passage de l'état 'sur le sol' à l'état "dans le vide", par exemple). Avec ça, vous ne devriez pas avoir trop de mal à vous construire un petit perso qui tombe quand il n'y a pas de sol et qui avance quand il est au sol.
Maintenant, quid des sauts et compagnie ? Bon, si vous avez déjà suivi un petit cours de physique, vous savez qu'un objet qui bouge a un vecteur-vitesse. En clair, si Bilou avance vers la droite, son vecteur-vitesse vaut p.ex. (5,0), c'est à dire qu'à chaque "tranche de jeu" (ou 'tic'), il sera 5 pixels plus loin sur la droite mais qu'il ne monte pas et qu'il ne descend pas. A l'inverse avec un vecteur-vitesse (0,5) Bilou descend comme s'il était sur un ascenseur. Pour donner l'impression qu'il tombe, il suffit d'augmenter la vitesse verticale à chaque tic. Mieux, même, si je démarre avec (0,-5) et que je garde la politique "augmente la vitesse verticale à chaque tic tant qu'il n'y a pas du sol en-dessous de Bilou", il va faire un gentil saut sur place.
Avec un petit calcul niveau secondaire-sup, vous pouvez même calculer la vitesse initiale à donner à Bilou lorsque le joueur appuie sur le bouton de saut pour qu'il puisse (par exemple) faire un saut suffisant pour grimper par-dessus un obstacle de 64 pixels de haut. Facile: il faudra au moins une vitesse initiale de 11. Et c'est là que le bas blesse: on vient de dire que 8 était un maximum :-/ Résultat,
- on pourrait diminuer la gravité (se dire que tomber d'un pixel tous les 1/60 secondes, c'est un peu beaucoup: vous avez traversé 1/3 de la hauteur de l'écran en seulement une seconde)
- on pourrait ajuster nos routines de tests pour qu'une vitesse de plus de 8 pixels sur 1/60 secondes ne pose pas de problème technique
- on pourrait revoir le modèle du saut et "tricher" un peu avec les lois de la physique...
En pratique, si vous regardez sauter Mario, vous vous rendrez compte qu'on a pas vraiment respecté les bonnes vieilles lois de Newton dans les sauts, et pour cause: le joueur doit pouvoir doser son saut, et la manière la plus naturelle de le faire, c'est de relâcher plus ou moins tard le bouton de saut. Dans la réalité, bien sur, ça ne correspond à rien: une fois que vous êtes lancés, vous ne pouvez plus décider que "oups, non, finalement, il faudrait que je saute un peu moins loin si je ne veux pas me tordre la cheville en retombant".
On pourrait faire comme dans ninji & zarbi et demander au joueur de laisser le bouton enfoncé d'autant plus longtemps qu'il veut sauter loin (mimant alors une "accumulation d'énergie" avant le saut) et ne faire le saut que lorsque le joueur relâche le bouton, mais je vous laisse imaginer sauter de passerelle en passerelle sur ce principe.
Non, ce que l'on va faire, c'est considérer que l'énergie dont notre Bilou dispose pour le saut n'est pas consommée complètement en un instant pour lui donner la vitesse (0,-11), mais plutôt que pendant une première phase du saut, Bilou conserve une vitesse verticale plus basse, mais n'est plus soumis à la pesanteur (en gros, il monte à vitesse constante) aussi longtemps que le joueur garde le doigt sur le bouton de saut. Avec un bon dosage de la durée max de cette "phase ascenseur", on pourra atteindre la hauteur souhaitée sans dépasser la vitesse qu'on s'est fixée.
Reste le coup du saut pendant la course. Le premier jeu bilou était assez déroutant dans ce sens. J'avais voulu obtenir un effet "à la Sonic" ou le personnage saute d'autant plus haut et loin qu'il avait pu prendre de la vitesse. L'ennui, c'est que je passais simplement de (v,0) à (v,-v) au moment du saut. Si vous faites le calcul, ça veut dire que au moment où le jouer appuie sur le bouton, c'est comme si l'énergie de Bilou était subitement doublée ... d'où un saut qui n'a rien à voir avec la vitesse de Bilou à ce moment-là. Idéalement, j'aurais plutôt du prendre quelque-chose comme (sqrt(v),sqrt(v)) pour conserver sa quantité d'énergie ...
On testera tout ça...
Sorry non-frenchy folks, this one is a big too large for inline translation. i might come with a dedicated post with translation when i'll have a bit more free time... and implemented the stuff ^_^ Meanwhile, i suggest that you read Gregg Iz-Tavares and Dan Chang's article on M.C. Kids for the NES, which basically covers the same kind of topic.
Comme d'hab, je commente quand il y a quelque chose qui foire... Remarquez que je ne commente pas souvent, gage de qualité de ce blog ;-). En l'occurence ici ce sont les images qui ne sont pas passées...
ReplyDeleteMon pote Gédéon, toujours sur la brèche, à ce que je vois ...
ReplyDelete> ici ce sont les images qui ne sont pas passées...
Bin non. En fait, vu la situation actuelle (déménagement), je n'ai pas encore rebranché scanner et tutti quanti, donc j'ai juste mis une note
< image à ajouter : .... >, et pour une raison qui me laisse coi, blogger a deviné qu'il y aurait une image, mais qu'elle n'est pas encore là ...
héhé j'eu eu ce prob aussi.. et donc si y a pas d'image je lis pas de suite.. et là avec les images c'est évidemment nettement plus fan à lire !
ReplyDeletetiens est-ce notre bon vieux Gedeon de la Inscene ?
Il y a clairement un saut particulier de ce genre dans Alex Kidd. Au lieu d'avoir une forte impulsion initiale sur laquelle s'applique ensuite uniquement la gravité ce qui donne un saut naturel... On a ici une vitesse verticale constante et linéaire et plutôt faible pour un saut (2 pixels par frame) et c'est seulement au sommet du saut (au bout de 21 frames ou quand on lâche le bouton) que va enfin s'appliquer la gravité (le même vecteur gravité que dans un Megaman).
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